Au cœur de Madrid, dans un immeuble d’apparence ordinaire, une assemblée de copropriétaires se réunit pour prendre une décision qui, à première vue, semble anodine : voter pour ou contre le remplacement de l’ascenseur. L’ambiance est initialement celle d’une routine administrative, chacun venant avec ses propres préoccupations et son lot de petites contrariétés quotidiennes. Pourtant, cette réunion de voisinage va rapidement prendre une tournure inattendue et explosive.
L’élément déclencheur de ce chaos est l’annonce surprise de l’arrivée d’un nouveau locataire. Un individu souffrant de troubles mentaux s’apprête à emménager dans l’un des appartements de l’immeuble. Cette nouvelle, loin de susciter l’empathie ou la compassion, va réveiller les peurs et les préjugés les plus enfouis chez les habitants. La question de l’ascenseur, déjà source de quelques tensions mineures, est alors reléguée au second plan. L’arrivée de ce nouveau voisin devient le centre de toutes les conversations, de toutes les angoisses.
Les masques tombent, les alliances se font et se défont au gré des intérêts et des peurs de chacun. Certains, se drapant dans une fausse bienveillance, expriment leurs inquiétudes quant à la sécurité de l’immeuble et de ses occupants. D’autres, plus ouvertement hostiles, laissent libre cours à leur intolérance et à leur rejet de la différence. La réunion de copropriétaires se transforme alors en un véritable champ de bataille, où les mots sont des armes et les préjugés, des boucliers.
Le film explore avec une acuité mordante les thèmes de la peur de l’autre, de la stigmatisation des maladies mentales et de la difficulté à vivre ensemble dans une société de plus en plus individualiste. Il met en lumière les contradictions et les hypocrisies de nos sociétés modernes, où l’on prône l’ouverture d’esprit et la tolérance, mais où les peurs ancestrales et les réflexes de rejet restent profondément ancrés.
À travers cette histoire de voisins en conflit, le réalisateur nous invite à une réflexion profonde sur notre propre rapport à la différence et à la vulnérabilité. Il nous pousse à nous interroger sur notre capacité à accueillir l’autre, même lorsqu’il nous dérange ou nous fait peur. Car, au fond, la véritable question n’est pas de savoir si l’on est « tous en faveur » d’un nouvel ascenseur, mais si l’on est capable de construire un monde où chacun a sa place, un monde où la différence est perçue comme une richesse et non comme une menace. Movida.click propose une analyse détaillée de ce film poignant et pertinent, qui ne manquera pas de susciter le débat et de bousculer nos certitudes.
